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ANGELO TYRAN DE PADOUE
NOTE D’INTENTION

Un drame romantique féministe, construit comme un polar.

Après avoir joué Marguerite d’Anjou dans la tétralogie Henry VI et Richard III pendant 10 ans, mon goût pour les textes puissants où histoires politiques et intimes qui résonnent avec notre histoire contemporaine n’a cessé de s’accroître.
Avec lui, s’est mêlé le besoin impérieux de raconter des histoires en explorant les rapports de pouvoir, de domination, et la place des femmes dans ceux-ci.

Echappées, road-trip féminin théâtral joué au CDN Le Quai en 2022 et 2023.
Marguerite express, la véritable histoire de Marguerite d’Anjou spectacle de tréteaux avec les élèves sortants du COP CPES du conservatoire d’Angers, joué sur le territoire de Maine et Loire en 2023.

Pour la création de la compagnie La Passeggiata, le projet de mise en scène de Angelo tyran de Padoue de Victor Hugo s’est donc naturellement imposé.
Angelo tyran de Padoue est une pièce de répertoire méconnue du grand public et pourtant étonnamment contemporaine par son sujet.

Dans un climat d’oppression politique, des hommes soumis eux-mêmes à une tyrannie, agissent en oppresseurs à leur tour auprès des femmes, objets de leurs désirs. Dans ce drame romantique, Victor Hugo nous met à jour la « puissance invaincue des femmes ». Il y a dans cette pièce (malgré les stigmates d’une époque), un pouvoir d’action et de parole donné aux femmes. Face à l’aveuglement des hommes, leur lucidité explose.

Cette pièce comporte tous les ingrédients d’un drame romantique qui pourrait nous paraitre trop daté pour être porté à la scène aujourd’hui et pourtant en y regardant de plus près... sa construction et ce qui se joue à travers l’intrigue est d’une étonnante contemporanéité : La domination dans un climat d’oppression politique, l’omerta et la délation, la peur viscérale, le désir comme moyen de survie... Il s’agit bel et bien d’un drame romantique mais construit comme un polar. Sans dénaturer la langue de Victor Hugo, c’est ce polar que nous donnerons à voir et à entendre aux spectateurices.

Je souhaiterais donner à voir et à entendre aujourd’hui cette histoire du répertoire classique si actuelle en usant des codes du théâtre « pauvre » : Un plateau, une scénographie légère, un jeu de lumière épuré mais précis. Une économie de moyens, pour lui donner sa dimension populaire, s’adressant à toutes et tous.

Un « théâtre total » qui soit tout à la fois : théâtre de la joie, de la catharsis, de la célébration, de l’exploration, du sens partagé... Ce théâtre repose sur l’idée centrale, que : l’événement théâtral est une relation, et une relation vivante, entre l’acteur, la pièce et le public. Peter Brook, L’espace vide